vendredi 24 février 2012

De Deshaies à St François : 3 jours de navigations assez difficiles.

La dernière journée a Deshaies, en compagnie d’Erika, Luc et Mathias, nous a permis de découvrir la superbe plage de Grande Anse : grande plage de sable fin bordée de cocotiers. Pas de soucis pour Shopy : il peut courir, aboyer, décortiquer des noix de coco. Tom s’éclate à la plage : rien de mieux que de courir après les vagues, se rouler dans le sable, lancer des bâtons à Shopy. Tout le monde est content !

Nous quittons Deshaies pour rejoindre « la rivière salée ». La Gadeloupe est composée en deux parties : Grande Terre et Basse Terre. « La rivière salée » les sépare. On peut naviguer en voilier dessus mais il y a deux ponts au nord et au sud de la rivière. Ils s’ouvrent à 4h30 du matin. Nous devons être 15 min avant l’ouverture pour que le pont se soulève et nous laisse passer.

Juste après la levée d’ancre à Deshaies, nous sommes surpris par un grain (c’est le premier). Olivier prend la barre alors que je m’abrite à l’intérieur avec Tom. Nous sommes « au près », nous voulons aller dans la même direction que le vent. Nous sommes obligés de « tirer des bords » : ce qui double le temps et la distance de navigation. Le vent, les grains et hauts fonds sont « contre nous » et nous voila contraint d’allumer le moteur. Nous arrivons dans « la grand cul de sac marin » où il y a des hauts fonds et des cayes (des récifs marins) de partout. Nous sommes donc très attentifs et surtout hypers stressés. Tom doit le ressentir car il est insupportable et ne fait que de pleurer. Nous nous engageons dans la rivière salée pour pouvoir nous amarrer à une bouée qui normalement se trouve juste avant le pont. Et lorsque nous arrivons éreinté à notre pont : il n’y a aucune bouée d’amarrage (nous avons haïe le guide Patuelli : style guide du routard mais pour les bateaux dans les petites Antilles). La nuit tombe et nous sommes obligés de faire demi-tour. A la sortie de la rivière, alors que j’étais à l’intérieur de bateau, j’entends un grand boum : nous avons touché le fond ! Olivier met vite la  marche arrière et heureusement : la quille n’est pas endommagée (mais ça nous le serons que le lendemain). Nous mouillons un peu plus loin. C’est flippant : le « grand cul de sac marin » est comme un étang : pas de vague, pas de vent, pas de bruit.

 

 Nous sommes bien entendu les seules. Le silence me fait peur et je n’en dors pas de la nuit… 3H45 : le réveil sonne, nous allumons le moteur et levons l’ancre dans la nuit la plus obscure. Nous nous dirigeons vers l’embouchure de la rivière salée grâce aux bouées clignotantes. Nous sommes très attentifs car nous avons peur de retoucher le fond. Pas un bruit, il n’y a que nous sur cette rivière. Arrivé au pont, une nouvelle stupeur : il n’est pas ouvert, il n’y a personne. Heureusement qu’Olivier a de grand talent de siffleur : il siffle pour « réveiller le gars de la DDE qui doit être en plein sommeil et ça marche ! Ouf, il nous a vu et « sésame ouvre toi » le pont se lève. Olivier à la barre passe entre les piliers du pont. La rivière salée se rétrécie puis le deuxième pont. Un bateau de pêche est devant nous et d’autres voiliers sont en attentes de l’autre côté du pont. Le pont s’ouvre et nous rentons dans la rade de Pointe à Pitre. Nous longeons les gros cargos, portes containers. Le jour ne s’est toujours pas levé et nous l’attentons avec hâte. Nous arrivons à l’ilet Gosier à la levée du jour (6h30). Tom se réveille à l’arrêt du moteur et je peux vous dire que nous avons bien apprécié notre petit déjeuner. Ouf tout s’est bien passé !
L’ilet Gosier est un joli petit ilet ou l’eau est vraiment transparente. Le hic c’est qu’à partir de 10h, une foule de touriste débarquent en bateau à moteur, jets skis… Nous passons le reste de la journée sur TI TOM. Il faut se reposer car demain nous rejoignons St François et nous devrons à nouveau « tirer des bords ».
Cette navigation s’est déroulé « sans problème » mais elle fut (pour moi) éprouvante. N’ayant pas encore de muscles, j’avais les bras et les épaules en feu. La mer était en plus agitée, la barre était dure. J’ai tenu la barre pendant 7 heures sans m’arrêter (même pas le temps de mettre de la crème solaire, je vous le jure !). Olivier aussi n’en pouvait plus ! Tom lui a fait un gros dodo et a bien vécu cette navigation. Arrivée à St François, nous admirons le superbe lagon qui se trouve devant nos yeux.  Dommage : il y a plein de voiliers de partout au mouillage. TI TOM va-t-il trouver sa place ? Bien sure que oui ! Ca y est on est posé et on ne bougera plus pendant au moins une bonne quinzaine de jour, le temps de profiter du lagon de St François.



dimanche 19 février 2012

19 février 2012 : les premières navigations sur TI TOM



Pour rejoindre la Guadeloupe depuis la Martinique, nous avons mis une semaine. Voici le journal de bord de TI TOM :
-          Le Marin => Anse d’Arlets  (Grand d’Anse) : 24 milles en 3h30
-          Anse d’Arlet => St Pierre : 17 milles en 4h20
-          St Pierre => Roseau (capitale de la Dominique) : traversée du canal de la Dominique : 30 milles en 8h
-          Roseau => Portsmouth : 17 milles en 5h
-          Portsmouth => Les Saintes (Guadeloupe) : traversée du canal : 20 milles en 4h50
-          Les Saintes => Anse à Barque (Vieux habitant) : 15 milles en 4h10
-          Anse à Barque => Bouillante : 5 milles en en 1h30


Ces premières navigations se sont bien passées. Nous n’avons pas eu de soucis, pas eu de GRAIN (fortes précipitions avec des rafales de vent)…comme on dit aux Antilles : PANI PROBLEW ! La voile donne vraiment de  bonnes sensations de glisse. Moi, je suis à la barre et j’ai l’impression de dévaler des pistes de ski lorsque le bateau glisse sur les vagues. J’ai les mêmes appuis qu’en ski….j’adore ! Olivier s’occupe des manœuvres et vérifie que tout se passe bien et que je ne fasse pas d’erreurs de barre. Tom est attaché avec son gilet de sauvetage. Je trouve qu’il est assez patient vu qu’on lui demande de rester plusieurs heures assis à la même place ! 


Nous avons fait deux brèves escales en Dominique (et non en République Dominicaine !). Notre souvenir était intact : la Dominique est une île accueillante. Les habitants sont vraiment cool. Et je ne dis pas cool dans le sens  rastas. Ils sont vraiment sympathiques. Dès notre arrivée en annexe sur la plage de Portsmouth, un jeune de 9 ans est venu nous voir suivi de sa mère. Ils nous ont montré où se trouvaient les commerces, les douanes, l’eau…et ils nous ont même offert un sac de banane séché salé (Mumm) c’est dix fois meilleurs que les chips !. L’ambiance est cool. Nous n’avons pas de temps cette fois ci mais c’est sure nous allons revenir en Dominique et prendre le temps de découvrir cette ile aux 365 rivières.
Arrivées dans l’archipel des Saintes, nous devons obligatoirement mettre le bateau « à la bouée » (au lieu de mettre l’ancre, on s’accroche à une bouée). Et bien entendu : c’est payant, 9 € la nuit. Alors non seulement c’est cher et en plus le mouillage est inconfortable car il est rouleur (beaucoup de vague, on se croirait en pleine navigation). En plus, vu la houle, je n’ai pas réussi à descendre le moteur sur l’annexe. Résultat : on se retrouve à la rame. Et pour mes pauvres petits bras, je peux vous dire que « ça tue » la rame ! Mise à part ça, les Saintes c’est super sympa. Il y a des Forts  en  hauts des mornes (des collines), des belles petites plages et quasiment pas de voitures. Par contre, il y a plein de scooters notamment pour les touristes. Le voilier 5 mats du Club Med « le win surf » à mis l’ancre juste à côté de Ti Tom. On se sentait vraiment tout tout petit …. surtout en annexe à la rame !
Nous avons débarqué sur Basse Terre en Guadeloupe à l’Anse à barque près du bourg « Vieux Habitant ». Le mouillage était génial : pas de houle on se serait cru au ponton ! Erika (la sœur d’olivier) en vacances en Guadeloupe nous a rejoins sur TI TOM avec Mathias et Luc. C’est vraiment sympa de voir de la famille sur Ti TOM ! En plus, ils nous ont rapporté une tomme de Savoie. Le bonheur. Alors je le dis tout de suite : tous ceux ou celles qui viennent nous voir (et on espère que vous serez nombreux), vous devez nous apporter une tomme ! Erika nous a également apporté une boite d’Opinel. Un grand merci à Jacky Opinel qui nous a offert cet élément essentiel à tous bons voyageurs. On se sentait « dépourvu » sans opinel (et oui j’avais oublié de les mettre dans mes bagages).

Nous avons ensuite mouillé à Bouillante pour assister au Carnaval : une grande parade avec plein de costumes, des danseurs, des musiciens. La parade était vraiment sympa. Tom a adoré, Shopy beaucoup moins…Surtout qu’a la fin, lorsque nous sommes rentré au bateau, que la nuit était tombée, nous avons eu,  juste au dessus du bateau : le feu d’artifice. Nous, nous n’étions pas rassurés mais Shopy, lui, a vécu un moment de grand stress… Bouillante est bon mouillage : pas de houle, on peut se ravitailler et on peut remplir nos bidons d’eau au petit ponton des pêcheurs. Nous sommes le seul bateau de plaisance dans l’anse de Bouillante. Et pourquoi ce village s’appelle t il ainsi ? Car il y a une rivière d’eau chaude qui se jette dans la mer. Quand je dis chaude je devrais plutôt dire bouillante. Elle est tellement chaude qu’on ne peut pas remonter la rivière. L’eau doit être à 60 degré. Il  y a d’ailleurs une centrale géothermique pour exploiter cette source d’eau chaude.  La où l on se baigne, l’eau doit être aux environs de 40 degrés. Je vous laisse imaginer, c’est trop bien….

Le prochain mouillage était « la pointe Malendure » ou nous étions cernés par des tortues. C’est trop surprenant de voir les têtes de tortues sortir de l’eau. Erika, Luc et Mathias ont fait leur « baptême  de voile » avec nous pour rejoindre Deshaies. La première partie ne fut pas terrible car il n’y avait pas du tout de vent. Mais ensuite une bonne brise, nous a permis de leur faire découvrir les bonnes sensations de la navigation. Personne n’a eu la mal de mer et tant mieux !

vendredi 3 février 2012

Comment commencer ce nouveau blog ? Peut être tout simplement en nous présentant et en expliquant notre projet de voyage ? Qu’en pensez-vous ? Alors c’est parti…
Nous sommes une petite famille d’une magnifique vallée en Savoie, la Maurienne (c’est vraiment sincères, que personne ne rigole « per favore »). Nous habitons un petit village « Argentine ». Dans notre famille, nous avons « le père » : Olivier dit « Nounou », « la mère » : Virginie dit « Nini », « Ninette », « Virge ou encore « Nenette », le fils : Tom dit « bébé Tom », « petit canard »… et sans oublier le chien : Shopy dit « Choubaka », « Waukie »….


Nous avons pris gout au voyage depuis notre traversée de l’Amérique du sud à vélo en 2007/2008. Tous les adeptes de http://veloboat.over-blog.com connaissent bien notre premier périple. Depuis notre retour, nous avions toujours autant soif de voyages et d’aventures. Alors, nous faisions ce que les mauriennais savent bien faire : économiser notre dur labeur. L’objectif étant bien entendu d’en profiter avant l’âge de la retraite (surtout que cela risque d’être dans très très longtemps). Nous avions plein de projets différents en tête et nous avons choisi un projet fou (pour les bons montagnards que nous sommes) : acheter un voilier et naviguer dans les caraïbes. Combien de temps ? On verra bien, on n’a pris de billet de retour ! Bon, vous vous doutez bien que ça n’a pas fait plaisir aux parents mais…ça leur donnera l’occasion de venir faire un petit saut dans les Caraibes.  Et le boulot, vous allez me dire ? Olivier avait fait son quota en tant qu’interimaire et moi je joue la carte du congé parental d’éducation. Aussi, je ferai mon retour à Maurienne Expansion.
Le 7 décembre 2011, nous fermons la maison et nous voici parti pour de nouveaux horizons. Bien entendu : choc thermique à l’arrivée en Martinique avec 30°C. Les 15 premiers jours étaient consacrés à la recherche de notre voilier à la Marina du Marin. Je commençais à démoraliser car nous visitions des « poubelles flottantes » et puis nous avons trouvé un superbe OCEANIS 350 : 9,80 m ; 3 cabines doubles, une cuisine digne de ce nom, un beau carrée…er surtout prêt (quasi) pour naviguer. Bon,  on a du augmenter notre budget initial mais….je ne regrette pas le moindre du monde.

Nous avons emménagé sur le bateau le 25 décembre 2011 (merci père noël !). Les 3 premières semaines, nous étions au ponton pour pouvoir nous acclimater à notre nouveau mode de vie. Le 15 janvier 2012, nous ne sommes plus des « terriens » mais des « marins ». Nous sommes toujours dans la baie du Marin mais au mouillage. Nous nous habituons « tous » tout doucement. Tom aime bien son bateau. Il n’est pas encore tombé à l’eau ! Shopy, lui, s’éclate. Il saute du bateau quand il a trop chaud pour faire un, deux, trois tours de bateau. Olivier connait bien tout le côté technique et moi je m’organise comme une femme de bateau. Sur un bateau, on est en autonomie total donc il faut économiser tout le temps (facile vous allez me dire pour des mauriennais) mais la c’est pas si facile que ça. Il faut gérer l’électricité et  l’eau. Bon je le dit tout de suite : après 21 mois de couches lavables pour Tom, j’arrête ! Trop dur : lavage à l’eau de mer, rinçage à l’eau douce donc il faut faire du « bidonage » (remplir les bidons d’eau à terre et les ramener au bateau !). Trop trop pénible ! Et puis au début, pleine de bonne volonté, je lavais les vêtements à la main. Mais même cirque ! J’ai vite arrêté pour opter, pour une invention de génie, la machine à laver donc la laverie. Ils ne  s’en font pas : 8 euros la machine ! A ce prix là, la solution est : vivre le maximum tout nu ! Bon, je vous fais grâce de toutes nos petites péripéties du mois de janvier pour que notre voilier soit fin prêt à partir. Ah, oui une chose, tout de même : notre voilier s’appelle : TI TOM. Pas besoin de vous expliquer pourquoi ?

Et pour la navigation ? Nous avons eu beaucoup de chance car notre ami Jean-Claude, rencontré en 2007 au Marin, nous a ré initié à la voile. Nous avions besoin d’une bonne révision (surtout moi) ! Jean-Claude a donc été notre «  professeur particulier » de voile : matelotage, manœuvre, tenir la barre, cours de navigation, utilisation des appareils de navigation (GPS par ex), conseillers techniques……Merci encore Jean-Claude.

A la marina du marin, il y a plein de famille comme nous. Si en Savoie, on paraissait « original » de partir, acheter un voilier et profiter de la vie et de notre petit Tom. Et ben ici, c’est monnaie courante. C’est cool : tous les fins d’après-midi, Tom retrouve une dizaine d’enfants et jouent ensemble. Moi, je « tchate » avec les mamans. C’est une vrai aire de jeux cette marina. Beaucoup de maman sont « enceintes ». Nous avons particulièrement sympathisé avec une famille qui voyage depuis 6 ans sur un voilier : Natasha (Costaricaine), Jay (californien) et leurs filles : Sol et Luna. Natasha doit accoucher le 15 février 2012. Tom adore jouer avec Sol et Luna ! Leur voilier n’a ni moteur, ni frigo ! On a aussi sympathisé avec des milliardaires italiens qui nous ont invités à l’anniversaire de leur fils (1 an). Nous faisons plein de rencontres. Je parle italien, espagnol et surtout anglais. En 1 mois, c’est fou comme j’ai progressé en anglais. Au lieu de faire des années de cours d’anglais ou d’autres langues, on devrait voyager et la on apprendrait vraiment à parler une langue ! Qui est d’accord avec ça ?


Le Marin, c’est bientôt fini. Demain, nous partons seul (j’ai peuuuuuuuuur) direction la Guadeloupe. Erika, la sœur d’Olivier vient 15 jours et nous allons la rejoindre à Deshaies au Nord de la Guadeloupe. La prochaine fois, je vous raconterai comment s’est passé notre première navigation et le passage du canal entre la Martinique et la Dominique. Bon vent !